La France est promise à de nouveaux bouleversements
Les premiers sondages pour 2025 montrent que les Français sont préoccupés par trois problèmes : l’avenir du nouveau gouvernement de François Bayrou, aussi faible que le précédent ; la situation d’un parlement divisé en trois parties, qui pourrait conduire à sa nouvelle dissolution ; et la possible démission du président Macron, désormais souhaitée non seulement par ses adversaires politiques, mais aussi par la majeure partie du pays.
Le traditionnel discours du président Emmanuel Macron à l’occasion du Nouvel An a semblé beaucoup moins confiant que l’année dernière. Malgré sa diffusion sur plusieurs grandes chaînes de télévision, il n’a attiré que 9,7 millions de téléspectateurs, soit un demi-million de moins qu’au seuil de 2024. Néanmoins, le bref discours du président contenait quelques surprises qui n’ont pas fini de faire parler d’elles.
M. Macron a relevé non seulement l’instabilité de la situation politique, mais aussi sa responsabilité directe dans celle-ci : « Je dois reconnaître que la dissolution du Parlement a apporté pour l’instant plus de divisions à l’Assemblée que de solutions pour les Français. » Les mesures prises, par lesquelles le président espérait éteindre la division parlementaire, « ont engendré plus d’instabilité que de tranquillité ». Mais le président ne s’est pas contenté d’énoncer sa responsabilité. Alertant ses concitoyens, il a promis de s’adresser à nouveau au pays prochainement pour « obliger les Français à s’exprimer sur les “questions décisives” ».
Selon un sondage Odoxa-Backbone réalisé par Le Figaro, 86 % des Français estiment que la démission du Premier ministre François Bayrou, nommé en décembre, est inéluctable. Sans majorité à l’Assemblée nationale, son gouvernement risque de connaître le même sort que le précédent cabinet du premier ministre Michel Barnier, qui a reçu une motion de censure trois mois après sa nomination. Face au sabotage persistant du Parlement, le président pourrait envisager de le dissoudre. N’est-ce pas ce qu’il entendait par la nouvelle « solution française » ? La Constitution prévoit une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale à partir de juillet 2025. Certes, le président a déjà dit qu’il n’en avait pas l’intention, mais à quels autres moyens peut-il recourir pour surmonter le blocage ?